Stratégies de conservation et valorisation des ressources phytogénétiques

Les 19 et 20 juin, a eu lieu dans l’agglomération lilloise, la 3ᵉ rencontre des acteurs des ressources phytogénétiques organisée par la structure de coordination nationale (https://www.geves.fr/ressources-phytogenetiques/coordination-nationale/). Elle a rassemblé environ 100 participants, dont des représentants des tutelles et de nombreux gestionnaires de collection publics ou privés, pour des informations et des échanges riches. Parmi les participants, une douzaine de collègues d’INRAE et de l’IRD, qui travaillent en lien avec le Pilier plante de l’infrastructure de recherche RARe (https://www.agrobrc-rare.org/Presentation/Pilier-Plante), ont contribué aux débats, aux interventions, ou à l’animation des ateliers. Les visites enrichissantes du CRRG et du CBN de Bailleul ont ouvert différentes perspectives et permis de faire plus ample connaissance.

Ces rencontres ont débuté par la présentation des stratégies de conservation en Europe et en France. L’importance des données associées aux ressources, en particulier les données historiques et ethnobotaniques, a été soulignée. La valorisation des RPG, d’une part grâce à des actions de sélection participative, d’autre part grâce à des signes officiels de qualité, a été discutée. 

De nombreux échanges entre les différents types d’acteurs ont eu lieu lors d’ateliers portant sur l’optimisation de la conservation, la caractérisation et la valorisation des ressources phytogénétiques, et sur le financement de la conservation. Ils visaient l’identification d’actions collectives pragmatiques et faisables à moyens constants pour renforcer les liens entre les acteurs de la conservation des ressources phytogénétiques.

La seconde journée, consacrée aux visites du verger conservatoire du Centre régional de ressources génétiques (CRRG) et du conservatoire botanique national (CBN) de Bailleul, a permis un partage d’expériences sur les différentes stratégies de conservation. 

Les vergers conservatoires du CRRG sont non irrigués, non traités (sauf de manière raisonnée pour les insecticides) et désherbés mécaniquement par machine au pied des arbres pour diminuer les besoins en engrais (composés de bois broyé, de fumier et d’un engrais foliaire). Ils sont de deux types : palissé sur deux fils pour la culture des variétés sur porte-greffe de faible vigueur, ou non palissé pour la culture des variétés sur un porte-greffe de moyenne à forte vigueur tel MM106. Les ressources génétiques fruitières sont évaluées pour différents caractères, notamment la rusticité et la tolérance aux ravageurs (dont le ‘bupreste’ coléoptère mortel du genre Agrilus qui attaque le poirier), sur le site de Villeneuve d’Ascq ainsi que sur des parcelles partenaires. Ces dernières permettent d’évaluer la qualité de la végétation dans différents environnements, ainsi que les fruits dont l’évaluation est fortement perturbée à Villeneuve d’Ascq par les perruches à collier présentes dans l’agglomération lilloise. Une démarche de sélection participative a été mise en place en collaboration avec le Centre wallon de recherches agronomiques de Gembloux (CRA-W) et l’association Novafruits qui regroupe des arboriculteurs en agriculture biologique. Les variétés fruitières régionales sélectionnées sont diffusées au grand public via des pépiniéristes partenaires dans le cadre d’une opération nommée « Plantons le décor ». 

Le CBN de Bailleul a pour mission d’améliorer la connaissance sur les espèces végétales et leurs associations dans les milieux naturels des Hauts-de-France, d’engager des démarches de conservation si nécessaire et de porter à la connaissance des décideurs et du grand public ces informations. Les participants ont ainsi pu visiter les jardins de plantes sauvages et de plantes médicinales, ouverts au public, ainsi que le jardin conservatoire où les espèces en danger sont conservées, en recréant leur biotope. Le CBN possède également un herbier, une bibliothèque et renseigne toutes les données acquises (par lui ou des volontaires) dans la base de données « Digitale2 » ouverte et basée sur des logiciels libres.