Première céréale produite dans le monde, cultivée sous quasiment toutes les latitudes, le maïs continue d’évoluer pour répondre aux enjeux actuels.
Un immense potentiel d’adaptation
Depuis sa première domestication, l’amélioration variétale du maïs, associée à l’évolution des pratiques culturales, a permis de tirer le meilleur parti de son formidable potentiel d’adaptation, favorisant son essor exceptionnel. Aujourd’hui, cette culture doit faire face à deux enjeux majeurs: l’essor démographique mondial d’une part – qui exige d’assurer un niveau de production alimentaire suffisant, et donc des cultures productives - ; et les préoccupations environnementales d’autre part – pression sur l’utilisation de la ressource en eau, les traitements phytosanitaires, etc. -.
La sélection massale classique – qui a permis de créer des centaines de variétés dites « de pays » - est progressivement remplacée depuis les années 1930 par la technique de l’hybridation, qui repose sur le croisement de deux lignées. Chez le maïs, l’hybride obtenu est supérieur à ses parents pour de nombreux caractères (vigueur, rendement, résistance aux maladies et à la verse, etc.). Les biotechnologies ouvrent également de nombreuses perspectives, qu’elles soient utilisées pour mieux connaître le génome, ou le modifier directement (transgénèse). Pour aller plus loin :
- Les hybrides ont-ils réduit la biodiversité du maïs ? par Jean Beigbeder - Spécialiste ressources génétiques, Pro-Maïs - © Gnis - Vidéo : https://www.semencemag.fr/mais-adaptation-biodiversite-genetique.html
- Le fait hybride, conditions de l'innovation et choix stratégiques. par Alain charcosset INRA UMR de Génétique végétale - Article : http://pro-mais.org/files/Hybrides_Charcosset.pdf
Lutter contre les ennemis de la culture
Le maïs est une plante relativement sensible aux ravageurs mais moins aux maladies, et qui peut souffrir de la compétition des adventices. Selon les endroits où elle est cultivée, le profil de ses principaux ennemis diffère. Parmi eux, on peut lister : les adventices, qui peuvent fortement affecter le rendement ; les larves de chrysomèle qui se nourrissent des racines ; les chenilles de sésamie qui font dépérir la plante ; les chenilles de pyrale qui perforent les feuilles et les tiges ; ou encore, les charançons qui attaquent les grains stockés. Pour protéger le maïs, les agriculteurs combinent mesures prophylactiques (choix de variétés résistantes, techniques culturales favorisant la résistance du maïs, rotation, etc.) et traitements, phytosanitaires (insecticides, fongicides, herbicides) ou biologiques. Ces interventions sont toutefois parmi les plus limitées de toutes les grandes cultures.
Adapter le maïs au changement climatique
Bien qu’étant l’une des espèces qui valorise le mieux l’eau, le maïs est vulnérable aux déficits hydriques durant l’été. Cette caractéristique lui vaut parfois d’être accusée d’être trop gourmande en eau, car ses besoins sont concentrés à une période où la pression est forte sur cette ressource. Avec le changement climatique et la hausse des températures, cette problématique s’accentue. La communauté scientifique planche depuis plusieurs années sur ce sujet, afin de proposer des variétés adaptées aux changements à venir, et notamment plus tolérantes à la sécheresse.
Vidéo sur http://www.semencemag.fr/mais-changement-climatique.html (link is external)
Comment adapter la culture du maïs au changement climatique ?
Josiane Lorgeou - Evaluation des variétés, Arvalis Institut du Végétal - © Gnis