De tout temps, cette plante a surtout été cultivée pour son huile en tant que colza oléagineux dont la qualité de la graine a beaucoup évolué depuis les années 70 au gré des programmes de sélection.
Une plante qui a beaucoup évolué
De tout temps, cette plante a surtout été cultivée pour son huile en tant que colza oléagineux dont la qualité de la graine a beaucoup évolué depuis les années 70 au gré des programmes de sélection. Selon les régions et les époques, l'huile de colza a été utilisée principalement comme combustible à lampes, lubrifiant à moteur ou huile comestible. La plante entière de colza a aussi servi comme aliment pour le bétail en tant que colza fourrager. En Europe, la culture s'est développée à partir du 13e siècle. Après un déclin certain au début du XXème siècle, en lien avec l’importation d’huile d’arachide, elle a connu un essor important après la seconde guerre mondiale en parallèle de l’amélioration des techniques de transformation, lesquelles permirent le développement de l’utilisation de l’huile de colza en alimentation humaine, et de la valorisation de son tourteau en alimentation animale, ce dernier ayant été utilisé au départ comme fumure organique.
Un essor récent porté par deux avancées majeures
Deux grandes étapes ont jalonné l'histoire récente du colza, et porté sans aucun doute son essor. Première d'entre elles : la sélection de variétés à faible teneur en acide érucique. Dans les années 60-70, alors que l’huile de colza contenait 45 % d'acide érucique, des expériences menées sur des rats montraient que ce colza consommé en fortes proportions aurait des effets néfastes sur la santé (lipidoses, lésions cardiaques). Les sélectionneurs canadiens ont réussi à identifier un géniteur "zéro érucique" (teneur inférieure à 1 %). Ce géniteur a donné naissance à de nombreuses variétés, grâce auxquelles le colza s'est fortement développé en Europe, au Canada et en Australie.
Deuxième étape : la mise au point de variétés à basse teneur en glucosinolates. Alors que la culture de colza se développait, un problème subsistait en effet avec les tourteaux obtenus après extraction des huiles et destinés à l'alimentation animale. Ces derniers contenaient trop de glucosinolates, composés soufrés organiques responsables de problèmes d'inappétence, surtout chez les bovins, et de désordres physiologiques chez les animaux monogastriques (effet anti-thyroïdien). D'importants efforts de recherche et de sélection ont alors été entrepris dans les années 1970-80 pour créer des variétés à faible teneur en glucosinolates à partir d’un géniteur d’origine polonaise.
Grâce à ces deux avancées majeures, le colza a su conquérir à la fois les consommateurs et les éleveurs. Au Canada, un terme a même été inventé pour marquer la différence entre le colza "historique" et ces nouvelles variétés dites "double zéro" (pauvres en acide érucique et en glucosinolates) : le canola.
3e huile végétale dans le monde
Aujourd'hui, également porté par l'engouement pour les agrocarburants, le colza représente la 3e culture mondiale en termes de production d'huile végétale (24,5 Mt en 2012, chiffres Oil World), après le palmier à huile (53,7 Mt) et le soja (41,7 Mt).
Près de + 200 % en 20 ans : c'est la hausse de la production mondiale de graines de colza enregistrée depuis le début des années 1990. En 2013 (chiffres FAO), elle s'élevait en effet à plus de 72 millions de tonnes, contre 25 Mt au début des années 1990. Les plus gros producteurs sont le Canada (près de 18 Mt, chiffre de 2013), la Chine (plus de 14 Mt), l'Inde (près de 8 Mt), l'Allemagne (près de 6 Mt) et la France (plus de 4 Mt).